Quels sont les différents types de paralysie cérébrale ?

SANTÉ / MÉDICAL

Erwan WERTHE

9/1/2025

A group of red and white brain models
A group of red and white brain models

La paralysie cérébrale (aussi appelée infirmité motrice cérébrale ou IMC) est la première cause de handicap moteur chez l’enfant. Elle touche environ 2 à 3 enfants sur 1 000 naissances. Elle résulte d’une lésion du cerveau survenue très tôt dans la vie (pendant la grossesse, à la naissance ou dans les premiers mois).

Cette atteinte n’est pas évolutive : la lésion ne s’aggrave pas avec le temps. En revanche, ses conséquences sur la motricité, la posture ou la coordination peuvent évoluer en fonction de la croissance, du développement de l’enfant et des stimulations proposées.

La paralysie cérébrale se manifeste de façon très différente selon les enfants. Pour mieux comprendre cette diversité, les médecins distinguent plusieurs types de paralysie cérébrale, en fonction des zones du cerveau atteintes et des symptômes observés.

Dans cet article, nous allons expliquer simplement les différentes formes de paralysie cérébrale, afin d’apporter une vision claire et accessible aux familles, proches et professionnels.

Qu’est-ce que la paralysie cérébrale ?

La paralysie cérébrale n’est pas une maladie, mais la conséquence d’une lésion cérébrale précoce. Cette lésion peut être liée à un manque d’oxygène, une infection, une hémorragie cérébrale ou encore une grande prématurité.

Ses manifestations principales sont :

  • une atteinte de la motricité (difficultés de mouvement, raideurs, faiblesse musculaire, mouvements involontaires) ;

  • des troubles de la posture et de l’équilibre ;

  • parfois des difficultés associées (langage, vision, déglutition, cognition…).

Chaque enfant est unique : certains n’ont qu’une gêne légère, tandis que d’autres rencontrent un handicap plus important.

Les différents types de paralysie cérébrale

1. La paralysie cérébrale spastique

C’est la forme la plus fréquente : elle représente environ 70 à 80 % des cas.

Elle se caractérise par une spasticité, c’est-à-dire une raideur musculaire permanente qui rend les mouvements difficiles et parfois douloureux. Les muscles ont tendance à être contractés en permanence, ce qui limite l’amplitude des gestes.

On distingue plusieurs sous-types :

  • L’hémiplégie ou hémiparésie : un seul côté du corps est touché (par exemple, le bras et la jambe gauches). C’est souvent le bras qui est le plus affecté.

  • La diparésie ou diplégie : les deux jambes sont plus touchées que les bras. Les enfants peuvent avoir des difficultés à marcher, avec une démarche raide ou en “ciseaux”.

  • La quadriplégie ou tétraparésie : les quatre membres sont atteints, avec une limitation plus sévère des mouvements.

👉 Exemple concret : un enfant atteint d’hémiparésie gauche pourra utiliser sa main droite normalement, mais aura plus de mal à saisir ou manipuler des objets avec sa main gauche.

2. La paralysie cérébrale dyskinétique (ou athétosique)

Elle concerne environ 10 à 15 % des cas.

Dans ce type, le tonus musculaire est instable : il varie sans contrôle de l’enfant. Cela entraîne des mouvements involontaires (lents ou saccadés), qui peuvent toucher les bras, les jambes, mais aussi le visage.

Ces mouvements rendent la coordination difficile : écrire, manger, parler ou tenir un objet peuvent demander beaucoup d’efforts.

👉 Exemple concret : un enfant peut avoir du mal à garder son tronc droit en position assise, car son corps est pris de mouvements imprévisibles.

3. La paralysie cérébrale ataxique

Elle est plus rare (environ 5 % des cas).

Elle se caractérise par des troubles de l’équilibre et de la coordination. Les enfants peuvent avoir une démarche instable, trébucher facilement, ou manquer de précision dans leurs gestes.

👉 Exemple concret : attraper un petit jouet ou boutonner une chemise peut devenir difficile car les gestes manquent de précision.

4. La paralysie cérébrale mixte

Certains enfants présentent une combinaison de plusieurs formes. Par exemple, un enfant peut avoir une spasticité (raideur) associée à des mouvements involontaires.

Ces formes dites “mixtes” sont assez fréquentes et expliquent pourquoi chaque parcours est unique.

Les degrés d’atteinte

Au-delà du type de paralysie cérébrale, il est important de prendre en compte le degré d’atteinte :

  • Léger : l’enfant marche sans aide, peut participer à la plupart des activités.

  • Modéré : l’enfant a besoin d’un soutien pour certaines activités (béquilles, attelles, fauteuil roulant sur de longues distances).

  • Sévère : l’enfant dépend d’une aide importante pour ses déplacements et ses activités quotidiennes.

Il existe aussi une classification internationale appelée GMFCS (Gross Motor Function Classification System) qui décrit les niveaux de motricité de 1 (léger) à 5 (sévère).

Prise en charge et accompagnement

Quel que soit le type ou le degré, la prise en charge repose sur un accompagnement pluridisciplinaire.

Les principales thérapies incluent :

  • La kinésithérapie : pour assouplir les muscles, améliorer la motricité et prévenir les déformations.

  • L’ergothérapie : pour développer l’autonomie au quotidien (habillage, alimentation, jeux).

  • La psychomotricité : pour travailler la coordination, l’équilibre et la perception du corps.

  • L’orthophonie : si la parole, la déglutition ou la communication sont affectées.

  • L’hippothérapie ou équithérapie : utiliser le cheval pour stimuler le tonus, l’équilibre et la confiance en soi.

Chaque enfant progresse à son rythme, et même si les difficultés persistent, les thérapies permettent de gagner en autonomie, en confort et en qualité de vie.

Conclusion

La paralysie cérébrale n’est pas une réalité uniforme : elle regroupe différents types (spastique, dyskinétique, ataxique, mixte) et différents degrés d’atteinte. Chaque enfant vit donc une expérience unique, avec ses défis et ses victoires.

Ce qu’il faut retenir, c’est que l’accompagnement adapté fait une immense différence. Grâce aux soins, aux thérapies et au soutien des familles et des associations, les enfants atteints de paralysie cérébrale peuvent progresser, gagner en autonomie et s’épanouir dans leur vie.

👉 Rejoignez notre engagement en faveur des enfants atteints de paralysie cérébrale en faisant un don à l'association La Main Copine.

L'association La Main Copine souhaite agir collectivement grâce à la générosité de tous afin de donner un maximum de chance à ces enfants d’être autonomes et épanouis dans leur avenir.